Maïs comme dans les gorges du Saut du Tigre
Plus qu'une recette, ce "plat" est un billet direct pour les Gorges du Saut de Tigre, dans le Nord Yunnan, à proximité du Tibet.
J'adore être en trek, seule avec mon chéri dans un environnement absolument grandiose, en symbiose avec la nature ; c'est pourquoi trekker en groupes ou avec des porteurs me paraît absolument inconcevable ; ce que j'aime par-dessus tout, c'est partir dès le matin au milieu de paysages époustouflants, tôt, à une heure où la montagne est quasiment toute à nous, savoir que l'on va dormir au milieu de cette nature, pour aller encore plus loin le lendemain, se dépasser, se retrouver, physiquement mais surtout moralement, spirituellement dirais-je même... C'est un vrai chemin initiatique, à la recherche de soi-même.
Nous avons fait un trek, il y a quelques années, dans l'Himalaya au Népal, jusqu'au temple de Mukhtinath, à 4000 m, où beaucoup d'Hindouistes vont en pélerinage. C'était extraordinaire. Nous nous sommes solennellement promis d'y retourner, en franchissant cette fois le col du Thorung La, 1000 m plus haut, qui permet de rattrapper le tour de l'Annapurna ; cela doit être somptueux, et nous n'avions pas eu le temps d'y aller.
A chaque fois, nous avons choisi un itinéraire sauvage, qui traversait de tout petits villages où l'on peut s'arrêter pour boire, manger, dormir. Les repas sont toujours d'une qualité extraordinaire, car tout est naturel, cueilli et préparé à la demande, cuisiné là, devant vous.
Le Yangzi, "Fleuve jaune", non "bleu", m'a corrigée Eric !
Cette année, le trek était plus court, mais nous avons instantannément retrouvé cette magie. Nous étions au-dessus du Yangzi, dans une des gorges les plus profondes du monde : 16 km de long et 3900 m de profondeur. Le chemin de trek part du bas, pour monter sur la crête, et c'est sublime.
Le premier jour, nous avons dormi dans un petit lodge, et nous avons mangé devant cette falaise :
Champignons de la montagne sautés absolument succulents, fried vegetables noodles, Dali beer.
Le lendemain matin, nous avons continué notre marche, en traversant des champs de maïs en terrasse, en rencontrant des petits cochons, comme celui à gauche, et nous nous sommes même égarés d'ailleurs, en montant trop haut ; nous avons fini par retrouver la civilisation en apercevant au loin une vache et un Chinois, ce qui nous a permis de rejoindre le vrai chemin ( je ne vous ai pas dit, mais Raymond, à mon grand désespoir, est un spécialiste du hors-piste, cela l'amuse beaucoup ! ). Nous sommes enfin arrivés au village de Walnut Garden ( je ne vous donne que la traduction en anglais - verger des noyers - pas le nom chinois ! ), où nous nous sommes restaurés.
Et le maïs, où il est ? Le voici ...
...en train de sécher au soleil.
Nous avons déjeuné de chou chinois sauté, de fromage de Yak frit et d'épis de maïs grillés au beurre d'ail, sous une terrasse abritée depuis laquelle nous avions cette vue :
Ciel de mousson.
Beurre d'ail :
Vous prenez du beurre très mou, vous le salez beaucoup, vous mettez pas mal de gousses d'ail pressées ( à peu près 3 belles pour 80 g de beurre ), et vous ajoutez si vous voulez une herbe ciselée : la dernière fois, j'avais mis de la marjolaine. Vous mélangez le tout à la fourchette. Le beurre doit être trop fort pour manger tel quel ; mais, étalé sur l'épi de maïs tout chaud, ce sera parfait.
Vous auriez le courage, vous,d'éplucher et laver ( dans la rivière ) toutes ces gousses d'ail ?
Epis de maïs :
Vous vous contentez de les éplucher et de les faire griller au four, jusqu'à ce qu'ils soient dorés.
Nan, vous n'aurez pas de photos de notre dernière dégustation : trop tard, trop fatiguée, trop faim !
Mais, à la place, je vous ai offert un joli voyage, non ?