Flagoudasse de la gousse, ou ... clafoutis de cerises purée d'amandes et fève tonka !
Bon alors déjà, qu’est-ce que j’ai gagné ? Voyez que je l’ai sorti sur Blogappétit, ce titre prestigieux que vous m’avez imaginé ! Sont sympa, hein, les Pralines (merci, Kashyle et La Sieste !) !!
La deuxième partie du titre vous prouve que cette recette s'intègre parfaitement dans le jeu Croque-en-cerise proposé par Croque-en-bouche.
Reprenons depuis le début. Une certaine Garance a l’idée géniale, un
week-end de juin, d’inviter tout un groupe chez elle en Provence, bloggeurs et
non bloggeurs, pour deux jours de fête et de détente complète. Ce rayon de soleil
arrive fort à point, au milieu de ce mois surchargé ! Comme tout bloggeur
qui se respecte, et encore plus comme toute Praline qui se respecte (c’est
qu’on a toute une tradition doggybaggesque à respecter, nous, Môssieu !),
je ne pouvais décemment arriver chez notre hôtesse les mains vides. Alors, au
milieu des dernières copies, bulletins à remplir, conseils de classe et cours,
on s’organise un petit peu, et on fait :
- une sauce tofu soyeux ananas
curry (maîtrisée de bout en bout, ça va ; mais je pense à une
amélioration, que je vais essayer sous peu !)
- un pain au levain tout
kamut (ici), tout doré, au délicieux goût de gâteau, apprécié lui aussi
- et une
crème de lentilles corail aux carottes, huile d’olive au basilic et huile
essentielle d’orange, très rapide à faire et excellente, j’en ai même mailé la
recette à plusieurs convives !
Mais dans tout cela, point de sucré !
Alors il me fallait un dessert qui soit bon (tant qu’à faire, c’est aussi
bien !), original, facile à transporter et rapide à faire : c’était
tout trouvé, j’allais préparer un clafoutis à la purée d’amandes, corsé à la
fève tonka. Je rentre du travail, très tard le vendredi soir, temps en plus
rallongé par des bouchons encore pire que d’habitude … bref, j’abrège ; en
milieu de soirée, toute fière, j’apporte à refroidir dans le salon le clafoutis
que je viens de sortir du four. Il est tout doré, l’appartement sent bon la
fève tonka, je me réjouis déjà à l’idée de revoir mes Pralines préférées, à
l’idée de concrétiser des liens qui sont, avec certains, encore seulement
virtuels, à l’idée de faire de nouvelles rencontres … enfin je suis
heureuse ! Je pose mon clafoutis et je retourne en cuisine pour un peu
ranger.
DAMNED !!! Que vois-je, en
train de me narguer sur le plan de travail ??? Le petit bol de farine
soigneusement pesé avant de mélanger tous les ingrédients !!! Assez
content de lui, le bol de farine, éclatant d'orgueil, dirais-je même ! Vraiment
fier de son coup ! Imaginez ma tête ! Quelles que soient l’heure et la
fatigue, si j’avais eu encore quelques cerises et des œufs à la maison, je
recommençais ! Mais impossible, j’avais épuisé tous les stocks !! De
rage, j’ai bien pensé un instant à prendre ce satané petit bol et à le
saupoudrer ainsi, tout cru, sur … la désormais flagoudasse, histoire de lui
apprendre à vivre, mais bon… j’ai finalement ravalé mon désespoir, ai renoncé à
me défenestrer de honte (faut dire, habitant au rez-de-chaussée, j'ai craint que ce ne fût pas assez théâtral !), et j’ai quand même amené ce clafoutis ! Je me
doutais bien qu’il ne serait pas extra : si vous ne mettez pas de farine,
il faut faire cuire beaucoup moins vite, sous peine de voir le tout se
transformer … en flagoudasse justement ! Le terme est parlant !
Les parfums étaient là : purée d’amandes et fève tonka, alliées à la
cerise, se marient parfaitement, les sucres, blond rehaussé d’une pointe de roux,
étaient parfaitement bien dosés … mais, la texture, elle n’était pas au
rendez-vous : habituellement, vous avez une onctuosité parfaite en bouche,
très pulpeuse, qui vous enveloppe et sublime tous les parfums.
Bon alors, je vous rassure, nous avons amplement eu notre part de desserts
succulents, car heureusement, tout le monde ne s’était pas loupé comme
moi ! Comme quoi fatigue et précipitation ne font en général pas bon
ménage avec un plat réussi, même si ce n’est pas la première fois qu’on le
fait !
Je précise que je l’ai refait sans accroc plusieurs fois depuis,
notamment en version mini pour clore le dîner découverte d’orties, dont je vous
parlais ici.
Cette base de clafoutis est en effet excellente, un concentré de velouté et de douceur, et je la décline avec
différents fruits et différents parfums, selon l’envie et la saison. Je vous en
avais proposé une version « flan-clafoutis » très chaleureuse,
l’automne dernier, avec des quetsches et de l’huile essentielle de cannelle.
En plus, vous avez de la chance, la recette est beaucoup plus courte que
le billet introducteur ! C’est en effet une recette minute, délicieuse,
très saine en plus, que vous pouvez faire en deux temps trois mouvements !
D’ailleurs, à l’heure où vous me lisez, j’en ai apporté deux au collège,
en cette journée de brevet, pour nous réconforter à la pause ! Cette fois
aux griottes, que nous avons cueillies ce week-end dans le Jura !
Clafoutis de cerises purée d'amandes et fève tonka :
Moule :
50 g de sucre roux moule de
2 œufs + 2 jaunes
80 g
de purée d'amandes blanches
70 g
de farine d'épeautre T 65
40 cl d'eau
550 g
de cerises non dénoyautées
sel
1 fève tonka râpée
Battre les œufs et
le sucre ; ajouter la purée d'amandes, mélanger, puis incorporer la farine,
le sel et la fève tonka, mélanger de nouveau, puis terminer avec l'eau. Dans l'idéal, laisser
reposer 1/2 heure (c'est mieux pour toutes les pâtes contenant du gluten).
Verser l'appareil.
Faire cuire 20 mn à 180° et 20 mn à 160°, voire 150°.
Haut : maxi 24 mn environ, puis mini
Bas : mini 25 mn environ, puis arrêter
30 mn au total.
Et maintenant régalez-vous ! Vous pouvez servir la farine crue en accompagnement.